5 bonnes raisons d’être bénévole pour le café

Les évènements et championnats dans le milieu du café de spécialité sont des incontournables qui créent une superbe vitrine pour le secteur, augmentent l’excellence dans la tasse et promeuvent les valeurs du café de spécialité.

Organiser ce genre d’évènements nationaux et internationaux n’est pas une chose évidente, derrière cette machine se trouvent des hommes et des femmes passionnés, dévoués et très très bien cadencés.

Ce ne sont ni des entreprises, ni de grandes multinationales,… ce sont des associations qui cherchent constamment des sponsors pour pouvoir reconduire les rencontres année après année…

C’est donc par souci de « toujours mieux faire » qu’elles doivent recourir constamment aux bénévoles, ces demi-dieux qui, juste par leur passion et l’envie de partager, huile la machine à la perfection.

Etre bénévole, ce n’est pas travailler pour que dalle… c’est mettre une pierre à l’édifice du café de spécialité en France. Et pour celles et ceux qui hésiteraient encore à faire don de leur temps au nom du café,…

Voici 5 autres bonnes raisons d’être bénévole :

1° On est dans la place!

L’air de rien, lorsque vous êtes bénévole, vous faites tout de suite partie de l’organisation, vous êtes un membre de la team et ça, c’est cool! Il y a les spectateurs qui sont dans la place, et vous, qui êtes de l’autre côté de la scène. Vivre le show en 360° … de l’intérieur et de près, c’est une chose très rare.

2° On se « check » dans la main

Et un, deux, trois « check my friend »… Et oui, vous avez plein de nouveaux amis! Les bénévoles, les candidats, les organisateurs, les fournisseurs … tout le monde se salue car tout le monde est dans le même bateau… Et bien sûr, on s’échange sans modération nos contacts, qu’on pourra ressortir à l’occasion.

3° On découvre les secrets des coulisses

Faire partie d’une organisation c’est comme visiter une pièce secrète dans un château… Avoir le privilège de voir les rouages de l’évènement… les préparations en amont, les répétitions des candidats, le track de certains, l’émotion dans les coulisses, l’adrenaline,… que des choses qu’on ne verra pas sur le devant de la scène. Avis aux curieux 😉

4° On touche des champions du bout des doigts

Ils sont là, c’est la crème de la crème… Ces champions qui ont tant à nous apprendre sont là, à côté de nous! Hors de question de les déranger sur scène, mais souvent très amicaux en coulisse, … De quoi nous émoustiller et nous inspirer pour toute une vie.

5° On frime avec notre expérience

A la tombé du rideau, on est fier d’avoir participé à la magie d’une telle organisation… On est fatigué, mais on se sent poussé des ailes… Le bénévolat est une expérience très enrichissante et on aime bien en parler, surtout sur le CV !

A ce propos, on a demandé à un ex-bénévole des Championnats de France 2016 organisé par la SCA France, Fabien Roguet, voici ce qu’il pense de son expérience:

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C- Qui es-tu Fabien? 

FB- Je m’appelle Fabien Roguet, je suis barista, torréfacteur, propriétaire d’un coffee-truck à Annecy qui s’appelle Le panier à café. Je viens à la base du milieu professionnel de l’horlogerie et il y a deux ans, j’ai décidé de tout plaquer pour suivre ma passion, le café.

C- Comment as-tu décidé d’être bénévole?

FB- A l’époque je voulais sentir le secteur et avoir des informations sur le milieu. Tout d’abord rencontrer les acteurs comme les baristas, les torréfacteurs et échanger autour de leur parcours pour savoir quel chemin prendre. Je voulais aussi échanger avec des fournisseurs pour commencer au plus tôt à développer mon propre projet.

C- Quels bénéfices as-tu tirés de cette expérience?

FB- L’avantage majeur de mon expérience dans le bénévolat a été cette concentration d’informations obtenues et de personnes que j’ai rencontrées en seulement quelques jours. Il m’aurait fallu beaucoup plus de temps et d’énergie pour les (a)voir un par un… Dans cette collaboration avec l’association, je me suis beaucoup investi en tant que bénévole, mais j’ai aussi reçu beaucoup en échange.

C- Et avec du recul?

FB- Je me dis qu’il était nécessaire à l’époque de me conforter dans l’idée de mon projet. Cette expérience m’a fait gagné du temps et de l’assurance.

Merci et bonne route à toi Fabien!

Ces petites choses qui font avancer le café de spécialité

Baristas, torréfacteurs, producteurs ou juste coffee lovers… on est tous, avant tout, des consommateurs qui aiment et qui croient en l’avenir du café de spécialité.

La qualité que nous pouvons déguster dans chaque tasse de café de spécialité est ce qui rend ce produit si désirable à nos yeux, mais aussi ce qui nous enferme dans un milieu pas tout à fait accessible à tous.

Alors, on a bien envie de partager cette tasse avec tout le monde, aller jusqu’à militer pour « du bon café », mais ce n’est pas si facile car plusieurs facteurs entrent en jeu comme; les habitudes de consommations et cela implique la méthode de préparation (machine automatique, cafetière filtre, etc…), le goût (noir, fort, sucré,… ) et aussi, le prix.

Certes, il ne s’agit pas de faire boire à tout le monde du Geisha à 40 euros le paquet, mais d’élever le seuil qualitatif de ce qu’on appelle « le bon café ».

Si aujourd’hui les consommateurs sont capables de distinguer un mauvais vin d’un bon vin sans être oenologue, nous avons toutes les chances d’arriver à la même exigence de consommation pour le café.

Et cela ne se produira pas d’un coup de baguette magique, mais par la volonté de chacun à s’investir sur le sujet. C’est pourquoi, nous avons résumé ce qu’il nous parait essentiel pour faire avancer le navire un peu plus vite :

° Parler café

Parler, discuter, avancer,… Pas seulement entre nous, connaisseurs de café, mais aussi avec les consommateurs de café qui sont en dehors de ce cercle. Il faut éviter de consacrer tous les échanges à la perfection en tasse car cela pourrait empêcher les nouveaux consommateurs d’adhérer, pensant que nous sommes des « geeks » ou des « hipsters »… Il faut aller à la rencontre des nouveaux buveurs de café de spécialité, ne pas attendre seulement qu’ils viennent à vous, mais aller vers eux.

° Etre ouvert

Une chose est sûre, personne n’a envie de se faire juger par son comportement, encore moins par ses goûts… Ecouter les arguments de ce buveur de café amer au sucre, demander pourquoi il le boit ainsi … Bref, installer un dialogue d’égal à égal est important pour élargir l’horizon des goûts.

° Faire goûter

Tous les coffee shops devraient prévoir des « frais de dégustation » dans ses charges mensuelles… Faire goûter est le moyen le plus efficace pour adhérer un buveur qui ne reviendra plus à son café industriel après avoir testé ce bon café.

Autre possibilité… offrir du café! Pour Noël, aux grandes occasions ou lorsqu’on est invité pour un repas,… ça change du bouquet de fleur et en plus c’est trop la classe de ramener son beau paquet de café d’un micro-lot fraichement torréfié 😉

° Innover

Car il est peu probable que du jour au lendemain, les consommateurs jettent leur machines à capsules (qui prépare un café en 30 secondes) contre, au mieux (et au moins cher): une bouilloire, un moulin et une cafetière filtre manuels…

Il faut sans cesse trouver des nouvelles solutions et des nouveaux outils pour amener au plus grand nombre ce café de spécialité si exigent (de par ses paramètres de température, mouture, infusion, etc…) et à ce stade, il n’y a pas de « petites » innovations … Le café ne peut pas être embouteillé comme le vin pour exister dans les ménages, il faudra donc innover pour diminuer les coûts et simplifier la préparation du café, tout en protégeant la qualité du café et celles et ceux qui le produisent.

Et pour réussir ce beau challenge, il faut impérativement continuer à échanger, transmettre les savoirs et surtout éviter de rester hermétique face aux nouveaux consommateurs.

Et si on finissait le repas de Noël avec un VRAI bon café…?

Le café c’est comme le chocolat… parfois on a envie d’une bonne tablette de vache mauve sans grand intérêt, mais qui fait l’affaire…. et parfois, on a juste envie de cette bouchée au croquant et praliné acheté chez ce fameux chocolatier. Vous qui avez l’habitude d’offrir des boîtes de chocolats à Noël, pourquoi ne pas essayer d’offrir aussi du bon café cette année? Cette période de l’année est l’occasion idéale pour découvrir (et faire découvrir) les bons crus …

Et pour cela, il est fortement conseillé de vous rendre dans une boutique de café ou chez un torréfacteur… Pourquoi?

Pour le goût

C’est l’essentiel. On mange ce qui est bon et cela vaut aussi pour le café. Pourquoi boire un café qui n’est pas bon? C’est tellement triste de boire un café juste parce qu’il contient de la caféine ou parce que ça fait digérer… Le café n’est pas un médicament, c’est un breuvage.

Alors changeons nos habitudes et essayons de boire du bon café. Celui, qui comme le vin, a des spécificités, des notes arômatiques… Pas celui qu’on doit sucrer pour boire.

Pour la fraîcheur

Si vous vous rendez chez un torréfacteur, vous saurez une chose que vous ne saurez jamais en grande distribution… la date de torréfaction.

Eh oui, cette date est très importante car elle vous permet de savoir quand est-ce que le café a été torréfié et donc s’il est frais.

Sachez qu’un bon café torréfié avec soin et dont l’objectif est de faire révéler ces arômes (pas le café industriel qui est cramé et donc amer), doit être consommé dans les 2 mois qui suivent la torréfaction car au-delà, il commence à perdre en goût.

Pour apprendre à le préparer

Acheter son café en boutique c’est l’occasion pour poser des questions sur le café et sur les méthodes de préparation. Un conseiller pourra vous guider selon vos envies, votre palais, vos contraintes domestiques… Bref, en boutique vous aurez la chance de discuter du café comme vous avez l’habitude de le faire avec un sommelier qui vous parlera de cépage, d’arômes, de conservations, etc…

Parce que c’est Noël!

Eh oui, c’est Noël! Imaginez-vous manger tous les bons petits plats, ces mets si raffinés et finir le repas de Noël avec du mauvais café?

Le café est ce qui clôture le repas, ce qui reste à la fin en bouche… le dernier souvenir gustatif du repas…

Alors, soyez curieux, soyez gourmand,… Buvez et offrez du bon café cette année.

🙂

Le café turc… vilain petit canard?

Nous sommes de plus en plus curieux face à ce café qui se prépare avec un cezve (prononcé djezvé) ou un ibrik et cela, surtout depuis qu’il représente une des catégories des championnats mondiaux de café.

Selon les régions, il existe plusieurs façons et astuces de préparer cette boisson orientale. Et tout comme avec la cafetière italienne, on n’est pas encore à l’aise avec la méthode de « surcuisson » de ce café pour la raison qu’elle a tendance à étouffer les arômes du bon grain fraîchement torréfié…

Néanmoins, on retrouve lors des championnats de cezve/ibrik les mêmes leviers et paramètres que les méthodes que l’on connait déjà.. température, temps, eau, variété de café, …  Et oui, il est possible de goûter de très très bonne chose, malgré un degré très poussé de cuisson.

Convaincre les consommateurs de café à passer au bon café de spécialité n’est pas chose facile et c’est aujourd’hui le quotidien des baristas . Avec le café turc dans le monde du « Specialty coffee » c’est le même combat … Peut-être est-il temps d’avoir l’ouverture d’esprit nécessaire pour embrasser enfin cette méthode encore peu connu en France.

Pour les novices, voici quelques astuces et bonnes pratiques utilisées par les baristas pour un « café turc de spécialité » :

L’ibrik/cezve

Le cuivre est la matière la plus utilisée parmi les ibrik. Non pas à cause d’un phénomène de mode, mais tout simplement parce qu’elle diffuse mieux et d’une façon plus homogène la chaleur.

Le feu

Pour pouvoir contrôler le temps de cuisson, il faut avoir une température qu’on puisse maitriser. Le temps de préparation du café turc qui arrive presque à ébullition (+- 94°), ne dépasse pas généralement les 2:30 min car la mouture est très fine comme la farine, il faut donc éviter l’amertume. Le gaz est une bonne source de chaleur pour cette méthode.

Le ratio

Le Turcs vous diront une cuillère de café par tasse… quelles tasses? quelles cuillères? hahaha pas de panique… 😉 On estime qu’un bon ratio se situe aux environs d’ 1/8 et 1/9.

L’eau

Tcafe turc__4060out comme les autres méthodes, il vous faudra utiliser une bonne eau. Pour nous amuser, nous avons fait le test suivant: un café éthiopien moulu fin ( Dumerso, Ethiopie) complexe et floral, et deux eaux différentes: la Mont Roucous et la Volvic.

On avait parié sur le Mont Roucous pour garder une acidité et contre-balancer l’amertume qu’aurait pu développer la haute température, mais ça a été tout le contraire… Volvic a réussi haut la main avec un équilibre très étonnant, alors que l’eau de la Mont Roucous avait comme défaut une astringence très présente… En tous cas, cela montre au moins qu’avec cette méthode, l’eau peut aussi sublimer ou pas un bon café.

Concernant la température de l’eau, tout comme la méthode du moka, il est préférable de commencer avec un eau préalablement chauffé (à 60° par exemple) pour réduire le temps de cuisson.

La méthode

En règle général, deux écoles s’affrontent sur le sujet: ceux qui touillent et ceux qui ne touillent pas! Cela dit, mettre le café après l’eau sans la touiller et la laisser fondre et dissoudre doucement la mouture permet, effectivement, une mousse plus onctueuse.

Le service

Lorsque le café monte et arrive à ébullition, c’est l’heure de servir. En une fois pour certains, en deux temps pour d’autres qui remettent la moitié du café au feu pour refaire monter la mousse une deuxième fois ( au risque de frôler la surcuisson).

Le café turc est donc un café servi très chaud. Un temps de repos est conseillé avant la dégustation. Et pour un café parfait, n’oubliez pas de laisser un espace pour poser la lèvre au buvant de la tasse pour ne pas se brûler.

Maintenant que vous connaissez les bases, vous n’avez plus d’excuse pour vous y mettre… Alors? Quand est-ce qu’on se fait un championnat de France?

😉

Robusta… le retour

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Arabica ou robusta? Quelle est la différence? L’un bon et l’autre pas bon? Non, il n’y a pas que ça, mais aujourd’hui c’est ainsi qu’on parle de ces deux fruits de la même famille Rubiaceae.

L’arabica, représente aujourd’hui entre 75 et 80% de la production mondiale et le reste est fourni par le robusta. Voici un bref résumé de ce qui les différencie;

La forme du grain

Arabica vs Robusta

Oval pour l’arabica et rond pour le robusta. Et oui, étonnant non? Nous qui avons l’habitude de voir le grain oval, on imagine mal un grain tout rond.

Le taux de caféine

Le robusta peut contenir plus du double de caféine que l’arabica, d’où son nom! C’est d’ailleurs pour cela aussi que le robusta est plus tenace contre les insectes et est donc, un arbre moins fragile.

Où?

Les deux espèces ne vivent pas forcément dans les mêmes conditions géographiques; l’arabica préfère les hautes altitudes entre 900 et 2000m, tandis que le robusta vivra mieux entre 0 et 900 car il n’a pas besoin de températures fraiches.

Saveurs

Les arômes de l’Arabica sont plus subtiles; fruité, floral, sucré, etc…de plus on y retrouvera une acidité agréable qui manque souvent au robusta qui a du mal à exprimer ses arômes derrière son amertume trop prononcé…

Malgré une qualité supérieure évidente de l’arabica, pourquoi alors cultive-t-on encore le robusta?

Tout d’abord parce que le robusta est plus facile à produire, du fait qu’il soit moins fragile que l’arabica, mais aussi parce qu’il a besoin de moins de temps pour son développement, du coup les industriels en raffolent, surtout qu’il est, bien évidemment moins cher.

Alors certes, il est difficile de l’utiliser aujourd’hui en tant que pur origine compte tenu de sa pauvreté en arôme, c’est pourquoi, on le mélange en partie à de l’arabica pour diminuer le coût tout en y ajoutant plus de caféine.

Mais le Robusta n’a pas dit son dernier mot!

Aujourd’hui certains chercheurs, producteurs et passionnés s’intéressent de plus près au robusta, et cela pour plusieurs raisons;

Premièrement parce que bientôt l’offre d’arabica ne va pas pouvoir supporter la demande qui ne cesse de s’accroitre, il va donc bien falloir réfléchir à innover ces plantations basses altitudes.

Ensuite, le réchauffement climatique qui inquiète car il va et, est en train de créer un recul considérable des plantations de cafés comme l’arabica qui ont besoin d’une températures plus modérées que le robusta.

Et d’un autre côté, certains parient fort sur l’avenir et la noblesse du robusta qui d’après eux, a mauvais goût car cultivé machinalement et dans des conditions industrielles. C’est pour cela d’ailleurs que de nombreux projets de culture de champs de robusta « d’excellence » sont en train de voir le jour …pour prouver que le robusta, aussi, peut révéler des arômes aussi fin que l’arabica.

Le concours de café; la Robusta Gold Cup,  qui a eu lieu d’ailleurs cette année en Equateur a démontré qu’il était possible d’avoir un café d’exception avec un robusta cultivé avec les mêmes soins qu’un arabica..

Arabica vs robusta… que le challenge commence!