Ces petites choses qui font avancer le café de spécialité

Baristas, torréfacteurs, producteurs ou juste coffee lovers… on est tous, avant tout, des consommateurs qui aiment et qui croient en l’avenir du café de spécialité.

La qualité que nous pouvons déguster dans chaque tasse de café de spécialité est ce qui rend ce produit si désirable à nos yeux, mais aussi ce qui nous enferme dans un milieu pas tout à fait accessible à tous.

Alors, on a bien envie de partager cette tasse avec tout le monde, aller jusqu’à militer pour « du bon café », mais ce n’est pas si facile car plusieurs facteurs entrent en jeu comme; les habitudes de consommations et cela implique la méthode de préparation (machine automatique, cafetière filtre, etc…), le goût (noir, fort, sucré,… ) et aussi, le prix.

Certes, il ne s’agit pas de faire boire à tout le monde du Geisha à 40 euros le paquet, mais d’élever le seuil qualitatif de ce qu’on appelle « le bon café ».

Si aujourd’hui les consommateurs sont capables de distinguer un mauvais vin d’un bon vin sans être oenologue, nous avons toutes les chances d’arriver à la même exigence de consommation pour le café.

Et cela ne se produira pas d’un coup de baguette magique, mais par la volonté de chacun à s’investir sur le sujet. C’est pourquoi, nous avons résumé ce qu’il nous parait essentiel pour faire avancer le navire un peu plus vite :

° Parler café

Parler, discuter, avancer,… Pas seulement entre nous, connaisseurs de café, mais aussi avec les consommateurs de café qui sont en dehors de ce cercle. Il faut éviter de consacrer tous les échanges à la perfection en tasse car cela pourrait empêcher les nouveaux consommateurs d’adhérer, pensant que nous sommes des « geeks » ou des « hipsters »… Il faut aller à la rencontre des nouveaux buveurs de café de spécialité, ne pas attendre seulement qu’ils viennent à vous, mais aller vers eux.

° Etre ouvert

Une chose est sûre, personne n’a envie de se faire juger par son comportement, encore moins par ses goûts… Ecouter les arguments de ce buveur de café amer au sucre, demander pourquoi il le boit ainsi … Bref, installer un dialogue d’égal à égal est important pour élargir l’horizon des goûts.

° Faire goûter

Tous les coffee shops devraient prévoir des « frais de dégustation » dans ses charges mensuelles… Faire goûter est le moyen le plus efficace pour adhérer un buveur qui ne reviendra plus à son café industriel après avoir testé ce bon café.

Autre possibilité… offrir du café! Pour Noël, aux grandes occasions ou lorsqu’on est invité pour un repas,… ça change du bouquet de fleur et en plus c’est trop la classe de ramener son beau paquet de café d’un micro-lot fraichement torréfié 😉

° Innover

Car il est peu probable que du jour au lendemain, les consommateurs jettent leur machines à capsules (qui prépare un café en 30 secondes) contre, au mieux (et au moins cher): une bouilloire, un moulin et une cafetière filtre manuels…

Il faut sans cesse trouver des nouvelles solutions et des nouveaux outils pour amener au plus grand nombre ce café de spécialité si exigent (de par ses paramètres de température, mouture, infusion, etc…) et à ce stade, il n’y a pas de « petites » innovations … Le café ne peut pas être embouteillé comme le vin pour exister dans les ménages, il faudra donc innover pour diminuer les coûts et simplifier la préparation du café, tout en protégeant la qualité du café et celles et ceux qui le produisent.

Et pour réussir ce beau challenge, il faut impérativement continuer à échanger, transmettre les savoirs et surtout éviter de rester hermétique face aux nouveaux consommateurs.

Et si on finissait le repas de Noël avec un VRAI bon café…?

Le café c’est comme le chocolat… parfois on a envie d’une bonne tablette de vache mauve sans grand intérêt, mais qui fait l’affaire…. et parfois, on a juste envie de cette bouchée au croquant et praliné acheté chez ce fameux chocolatier. Vous qui avez l’habitude d’offrir des boîtes de chocolats à Noël, pourquoi ne pas essayer d’offrir aussi du bon café cette année? Cette période de l’année est l’occasion idéale pour découvrir (et faire découvrir) les bons crus …

Et pour cela, il est fortement conseillé de vous rendre dans une boutique de café ou chez un torréfacteur… Pourquoi?

Pour le goût

C’est l’essentiel. On mange ce qui est bon et cela vaut aussi pour le café. Pourquoi boire un café qui n’est pas bon? C’est tellement triste de boire un café juste parce qu’il contient de la caféine ou parce que ça fait digérer… Le café n’est pas un médicament, c’est un breuvage.

Alors changeons nos habitudes et essayons de boire du bon café. Celui, qui comme le vin, a des spécificités, des notes arômatiques… Pas celui qu’on doit sucrer pour boire.

Pour la fraîcheur

Si vous vous rendez chez un torréfacteur, vous saurez une chose que vous ne saurez jamais en grande distribution… la date de torréfaction.

Eh oui, cette date est très importante car elle vous permet de savoir quand est-ce que le café a été torréfié et donc s’il est frais.

Sachez qu’un bon café torréfié avec soin et dont l’objectif est de faire révéler ces arômes (pas le café industriel qui est cramé et donc amer), doit être consommé dans les 2 mois qui suivent la torréfaction car au-delà, il commence à perdre en goût.

Pour apprendre à le préparer

Acheter son café en boutique c’est l’occasion pour poser des questions sur le café et sur les méthodes de préparation. Un conseiller pourra vous guider selon vos envies, votre palais, vos contraintes domestiques… Bref, en boutique vous aurez la chance de discuter du café comme vous avez l’habitude de le faire avec un sommelier qui vous parlera de cépage, d’arômes, de conservations, etc…

Parce que c’est Noël!

Eh oui, c’est Noël! Imaginez-vous manger tous les bons petits plats, ces mets si raffinés et finir le repas de Noël avec du mauvais café?

Le café est ce qui clôture le repas, ce qui reste à la fin en bouche… le dernier souvenir gustatif du repas…

Alors, soyez curieux, soyez gourmand,… Buvez et offrez du bon café cette année.

🙂

Y a quelqu’un…?

2015-04-Life-of-Pix-free-stock-photos-restaurant-people-building-city-leeroy

Attrape moi si tu peux… voilà un peu ce à quoi ressemble la scène des ressources humaines du marché du café de spécialité en France aujourd’hui.

Certes, le côté humain est très difficile à mesurer … Ce qu’on peut déjà dire , c’est qu’il ne s’agit pas d’un marché « classique » au sens RH.

Où diffuser/chercher les annonces?

Malheureusement, on ne peut pas espérer utiliser les voies classiques de la recherche d’emploi pour un barista… Pourquoi?

Car aujourd’hui quand on recherche sur des plateformes d’emploi classiques comme régionjob, indeed, linked in, etc… on ne trouve pas forcément ce qu’on cherche…

Quand on tape « barista », on tombe souvent sur des annonces de « barman », de « serveur » et pire, d’équipier polyvalent chez Mc Do.

Et quand on tape « café », c’est encore plus désespérant… on tombe sur des annonce de geek IT, de développeur back end/front end, … car dans l’annonce « le café est à volonté… »

Alors, c’est le bouche à oreille, deux trois sites internet qui relaient les annonces, mais surtout c’est la communauté sur les réseaux sociaux qui semblent avoir l’écho nécessaire pour diffuser les annonces pour le moment.

L’inégalité régionale

Dans le café de spécialité, il y a Paris, et le reste…

Même si de grandes villes comme Lyon et Bordeaux commencent à grandir sur la scène des coffee shops, il semblerait qu’il y ait, tout de même, un énorme déséquilibre entre l’offre et la demande.

Tandis qu’à Paris on ne trouve pas de baristas pour les nouveaux coffee shops qui ouvrent, dans les autres villes les baristas ne trouvent pas de shops où travailler…

De plus, aujourd’hui la plupart des passionnés qui se forment au métier de barista en France portent en eux un projet d’ouverture de coffee shop. D’où une situation du « chat qui se mort la queue »…

Si tous les baristas qui se forment au métier ouvrent un coffee shop, comment vont-ils trouver des baristas à embaucher (et surtout dans leur région) ?

Combien sommes nous?

On connait quelques centaines d’abonnés à la SCA France, on pourrait aussi voir du côté des associations pour avoir une idée du nombre de baristas en France (actif ou non)… Bref, plus sérieusement, il faut certainement qu’on ait tous, plus de visibilité sur le marché du travail des baristas, mais aussi qu’on commence à parler de la question de la formation, de la transmission des savoirs et du management dans les coffee shops de l’hexagone.

Alors n’hésitez pas à ouvrir les débats, ici ou ailleurs 😉